Un bâtiment, des programmes
« Chaque jour les enfants passagers et l’équipage des professeurs embarquent sur le petit navire en escale amarré à la croisée Chandieu au cœur du quartier. A la récréation, les écoliers s’élancent sur le pont du navire ouvert sur le large horizon vert et urbain. Dans un mouvement d’étirement qui accompagne le courant vert entre les parcs, la salle polyvalente – la piscine – la salle de gym – l’école – la crèche se succèdent dans un jeu complice. »
Commentaire du jury, extrait du rapport du concours mai 2011
« Le projet prend le parti clair de traiter le site comme une articulation entre le parc Trembley et les parcs Beaulieu et des Cropettes, tout en instaurant des seuils et transitions. Il propose une logique longitudinale selon une séquence définie par un long bâtiment dans lequel l’ensemble du programme prend place. Par son implantation dans cette étroite bande, le bâtiment reconnaît de manière fine le tissu urbain en intégrant les éléments du site : l’entrée de l’école est dans la prolongation de la nouvelle placette et de la rue de desserte ; au nord-est le bâtiment ferme la cour-jardin et permet ainsi un espace généreux au sud-ouest, sorte de mail arborisé de manière libre, dont l’espace se resserre ou se dilate des entrées et des préaux.
La conception paysagère réussit par des moyens simples à établir une connexion durable entre les deux parcs. La relation entre l’école et l’espace public du quartier est claire et simplement organisée, sans qu’une concurrence ne se crée. L’aménagement concret de chacun des espaces extérieurs reste toutefois discret et devra être précisé. Dans l’ensemble, cette structure paysagère simple arrive à convaincre et réussit à structurer l’espace avec peu de moyens.
Le projet est plus qu’une école et une crèche, il propose de manière intelligente un centre de vie où le quartier trouvera des lieux d’activités, des lieux à investir, des possibilités d’appropriation qui complèteront les espaces libres qu’offrent les parcs. Le projet propose ainsi une nouvelle centralité dans un contexte d’entre-deux. Dans le cadre de son développement, un soin particulier devra être porté à la permanence de ce statut ainsi qu’à sa réinterprétation tout en affirmant le caractère public et représentatif du lieu.
La métaphore développée par les auteurs, celle du navire avec son pont-préau surélevé, leur suggère quelques thèmes de projet intéressants mais elle évoque aussi une marchine et une coque opaque. Il n’en est rien. La composition de l’ensemble est plus fluide que son modèle. Et même si la longueur de l’intervention semble importante, le rez bâtiment est complètement perméable et transparent. Il laisse passer les regards (au travers de la piscine, de la salle de gymnastique et de la crèche). De même, un passage permet de traverser le bâtiment.
Tout en proposant une lecture double, l’organisation des différents programmes est particulièrement claire et lisible. « Bâtiment rotule » où l’école est au centre du dispositif, avec d’un côté la salle de gymnastique, la piscine et la salle polyvalente et de l’autre la crèche, ou alors « bâtiment lien », où les parties du programme trouvent leur place et leur identité à la fois au-dessus et au-dessous d’une longue dalle horizontale.
Le jury note de bonnes articulations entre les programmes, où les différentes parties s’enrichissent l’une l’autre. La relation entre les deux restaurants au travers du patio est appréciée par les utilisateurs. Les typologies mises en place dans l’école et la crèche permettent une souplesse d’utilisation et une adaptation dans le temps. Les ouvertures sur l’extérieur de la piscine et de la salle de gymnastique offrent un potentiel important pour intégrer une vie de quartier. La position de la salle polyvalente en tête, avec un accès indépendant et un prolongement extérieur de qualité affirme cette idée que l’école est plus qu’une école. Dans cette même idée, le restaurant scolaire pourrait aussi être à un usage extérieur. »